Imputée avec insistance aux régimes démocratiques qui, certes, ne purent l’éviter, la chute des régions du nord, devenues pendant près de vingt ans, un far west, tire ses origines dans la décadence du régime de Moussa Traoré. Trente-quatre ans après la rébellion du MPLA qui a ouvert la voie à l’effritement, retour à la quête des origines…

Au coeur de la tumultueuse histoire du Mali, se trouve un épisode crucial : les événements des années 89-90 qui ont donné naissance à l’accord de Tamanrasset, signé en janvier 1991 dans l’espoir de mettre fin à des décennies de belligérance.
Nous sommes en mai 1990. Le Général Moussa Traoré, qui avait renversé Modibo Keïta en novembre 1968, fait face à une rébellion touarègue. Cette année-là, Iyad Ag Ghaly, qui était en exil en Libye puis au Soudan depuis le début des années 70, a regagné le maquis pour fonder et diriger le mouvement populaire pour la libération de l’Azawad (MPLA).
A Bamako, le vieux dictateur qui régnait sur le bord du Niger sans partage, avait donc, en plus de quelques foyers de contestations animés dans la clandestinité par le mouvement démocratique en formation, de quoi se faire des soucis : une nouvelle rébellion qui aménera ce fier guerrier à se plier comme jamais un pouvoir malien ne l’avait fait.
Dans la nuit du 28 au 29 juin 1990, Iyad, de retour au pays, lance la première attaque sur le poste de gendarmerie de Ménaka. Au cours de l’attaque menée avec l’appui d’une cinquante d’hommes venus de la Libye, plusieurs gendarmes maliens tombent. Ce fut le début de la rébellion qui durera sept mois.

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