Condamné à cinq (5) ans de prison ferme, au paiement d’une amende de dix (10) millions de francs et au remboursement de 7.749.263.524 FCFA à la Confédération des sociétés coopératives des producteurs de coton, le Roi de l’or blanc n’a pas fini de rendre des comptes devant la justice. L’ancien patron des paysans est, depuis août 2023, sous un second mandat de dépôt décerné par un juge du pôle économique et financier de Bamako. C’est dans le cadre d’une autre affaire de gros sous. Retour sur les événements de bout en bout !

Septembre 2019, alors qu’il n’avait pas encore fini de boucler l’an I de la victoire du second mandat d’Ibrahim Boubacar Kéïta dont il a largement contribué à la réélection, Bakary Togola connait les premiers ennuis judiciaires dans sa carrière de leader paysan.
De son lot de courtisans et de collaborateurs, des bisbilles nées des frustrations le rapprochent des mailles de la justice. Chose que même ses pires adversaires, bien imprégnés de son poids et de sa proximité avec le pouvoir en place, ne pouvaient lui présager. Surtout qu’à cette époque il cumulait les fonctions de président de l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture du Mali (APCAM) et de la Confédération des sociétés coopératives des producteurs de coton (C-SCPC). Il avait, donc, tout ce qu’il fallait comme attributs d’un fringant superhomme pour ne pas être inquiété. Sauf que, du côté du pouvoir en place à cette époque, les discours anti-corruption d’un président qui venait de se faire réélire dans des conditions pénibles et les scandales financiers à répétition, ne pouvaient laisser que peu de marge de manoeuvre à l’exécutif pour s’immiscer dans les affaires de la justice.
Dénonciation anonyme
Tout est parti courant mai et juin de l’année 2019. À cette époque, un ancien collaborateur de Bakary Togola, bien introduit dans les dossiers et frustré d’une disgrâce qu’il a subie, écrit au procureur du Pôle économique et financier de Bamako. Le dénonciateur signale aux magistrats que, dans le cadre de la formation et de la mise à niveau des membres de 7700 coopératives de cotonculteurs du pays sur une période de cinq ans, dans leur secteur d’activités, la Compagnie malienne pour le développement des textiles (cmdt) a versé 13,431 milliards de francs CFA entre 2013 et 2018. « Les fonds ou une partie importante de ces fonds ont été détournés…», avait rapporté une source qui s’était confiée au Soft au début de cette affaire en 2019.

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