Dans l’affaire du Ministère public contre le prévenu Adama Koné, jugé pour « Pédophilie, enlèvement et menaces de mort », La Cour d’Assises de Bamako a rendu son arrêt, hier mercredi 7 février 2024. Après les délibérations, le Jury lui a infligé une peine de cinq d’emprisonnement ferme.

Il ressort de l’information qu’en février 2018, Sieur Adama Koné a abordé la mineure Salimata Diarra, âgée de 13 ans à l’époque, pour lui parler d’un projet de mariage. C’est par la suite qu’il parvint à convaincre la fille à abandonner sa famille, à Bamako-Sénou.

Un soir, le dragueur entraîna la fille hors de la ville de Bamako, pour Bougouni où il l’a séquestrée pendant plusieurs jours dans le but d’assouvir ses désirs sexuels.

De la chambre qui lui servait de lieu de captivité, la petite fille s’échappera quelques jours plus tard pour revenir vers sa famille à Bamako. Irrité, le père biologique de la victime porta plainte contre le bourreau au niveau Commissariat du 10ième arrondissement de Bamako.

Recherché puis interpellé, le malfaiteur sera poursuivi puis inculpé pour les faits de ‘’Pédophilie, enlèvement, séquestration et menaces de mort’’.

À l’issue des enquêtes préliminaires devant le Magistrat instructeur, Adama Koné a reconnu les faits. Mais il a nié le chef d’accusation « menaces de mort » qui était retenu contre lui, soutenant qu’il n’était qu’amoureux de sa victime et qu’il souhaitait que l’épouser.

Comparaissant à la Cour, l’accusé a présenté ses excuses au Jury. Il a expliqué qu’il n’a eu qu’à entretenir juste des relations amoureuses avec Salimata Diarra.

Selon l’accusé, ce sont les comportements des parents de Salimata qui l’ont poussé à l’amener à Bougouni pour plus de tranquillité. C’est à leur retour, appuie-t-il, du village qu’il a été interpellé par la Police à la suite de la plainte déposée par le père de sa supposée prétendante. Il a déclaré à la Cour qu’il y a un doute sérieux sur l’âge de son ex amie. Précisant que la mère de celle-là lui a une fois présenté la petite sœur de Salimata, qui était mariée et d’ailleurs plus grande.

Selon le père de la fille, l’Accusé est allé chez lui avec un autre ami qui souhaitait épouser une de ses filles adoptives. C’est à la suite de cette démarche non accomplie qu’Adama Koné s’est mise en relation avec sa fille Salimata.

Il a révélé qu’il a dissuadé ce dernier d’arrêter de sortir avec sa fille à plusieurs reprises. Mais, ce fut en vain.

« C’est à notre grande surprise qu’il a disparu des semaines avec Salimata avant de réapparaitre. Et j’ai porté plainte contre lui. À leur retour, il a été interpellé par les éléments de la Police du 10ème Arrondissement », a détaillé le père de Salimata Diarra.

Selon le Procureur Général, l’Accusé a, certes, reconnu presque tous les faits reprochés à lui à tous les niveaux de la procédure. Mais, il avait reçu des sommations de la part des parents de la fille et il a préféré continuer dans son projet d’enlèvement d’une fille mineure.

Pour lui, l’Acte de naissance versé dans le dossier prouve à suffisance que la victime était mineure au moment des faits. De ce fait, il a requis son maintien des liens de l’accusation et justice sera faite.

Pour l’avocat commis d’office, Adama Koné a rappelé devant le Jury qu’il n’a aucunement contraint la fille. D’ailleurs, qu’il était en couple.

De ce fait, l’Avocat a plaidé pour la requalification des faits d’« enlèvement de personne et menaces de mort », en tentant de disculper son client. Aussi, il rappelé qu’il y a un doute sérieux sur l’âge de la fille. C’est au regard de tout cela qu’il a plaidé pour la clémence à l’endroit de l’accusé.

Après les débats, la Cour a condamné Adama Koné à cinq ans d’emprisonnement ferme pour « pédophilie, enlèvement et menaces de mort » sur la Salimata Diarra.

Oumar Barry