Nous sommes le 26 mars. Une lapalissade, me diraient certains.
Il se trouve que j’aime certaines lapalissades, et le 26 mars est de celles-ci. Donc je répète, nous sommes le 26 mars. Vous voyez comme moi que c’est une date qui se suffit à elle seule ; pas besoin de lui accoler une année, genre le 26 mars 1991, parce que ça va de soi, parce que ça coule de source (ce n’est pas comme certaines dates qui ne tiennent pas la comparaison parce qu’il faudrait les chercher à la lampe torche à midi pile).
Le 26 mars a été l’œuvre d’hommes et de femmes, et de jeunes, et d’enfants, et de vieillards, qui se sont retrouvés à écrire l’Histoire, sans s’en rendre compte, à l’insu de leur plein gré comme dirait l’autre. Qu’ils en soient remerciés, aussi bien les morts que les victimes encore pantelantes de cette épopée. Le 26 mars est l’aboutissement de décennies de luttes clandestines, de luttes souterraines sur fond d’incertitudes passagères et de convictions bien trempées.
Mais un homme plus que tous les autres a son nom intimement lié à cette date, il s’agit de ATT (tout comme le 26 mars, le nom de ATT se suffit à lui seul). Vous remarquerez que je ne dis pas feu ATT parce que, pour moi, il vit dans toutes les œuvres qu’il a bâties et qui profitent à tous aujourd’hui, y compris jusqu’à ceux qui baignent dans une sorte de nihilisme.
Nous sommes le 26 mars. Et je vais rendre hommage à ATT, ATT le kankékentigui. Jusqu’aux premières heures du 26 mars où les Maliens ont mis un visage sur son nom que toutes les ondes des radios charriaient, il était presque inconnu au bataillon si je puis me permettre. Quelques rares responsables du Mouvement démocratique l’avaient côtoyé dans d’autres circonstances et un cercle encore plus restreint avait travaillé avec lui pour mettre fin aux tueries et à la dictature.
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