Depuis quatre ans, j’ai décidé, en toute conscience, de m’engager dans la lutte du M5-RFP, en connaissance de cause.

Dans les premières heures, j’étais parmi les premiers adhérents à Espoir Mali Koura, pratiquement dès son lancement le 14 mai 2020. Dans le cadre du M5-RFP, je me suis donné corps et âme, au péril de ma vie, et j’ai participé avec force à toutes les manifestations jusqu’au 18 août 2020.

Je rappelle que je suis le premier à intervenir, le soir du 18 août 2020, sur les antennes de RFI pour apporter mon soutien à l’action du 18 août et saluer de vive voix l’intervention des Forces de défense et de sécurité (FDS) comme arbitres dans ce bras de fer qui nous opposait à l’ancien régime. S’ensuivent neuf mois d’errance, qui furent sanctionnés par la rectification du 24 mai 2021.

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Je rappelle que le M5-RFP est resté soudé et uni, sans scission en son sein, tout au long des neuf premiers mois de la Transition. Il y a eu beaucoup de débats internes, parfois même des crises de passion, mais aucun d’eux n’a mis en mal l’unité du M5-RFP.

Quoique Choguel Kokalla Maïga ait été désigné par une majorité mécanique qu’il a fabriquée au sein du M5-RFP, cela n’a pas mis en mal l’unité du Mouvement. Ainsi, depuis son arrivée à la primature, Choguel Kokalla Maïga s’est retourné contre ses propres camarades de manière subtile et graduelle, selon son agenda caché.

Malgré les départs des Mme Sy Kadiatou Sow, Modibo Sidibé, Mohamed Aly Bathily, nous avons quand même pu maintenir l’essentiel du Mouvement. Lors de l’éjection des ministres du M5 du gouvernement, nous avons pris notre mal en patience pour sauvegarder les intérêts supérieurs de notre pays, en réaffirmant notre soutien à la Transition, même étant en dehors des institutions.

Malgré les départs aussi des Imam Oumarou Diarra, Jeamille Bittar et tant d’autres grands acteurs, pour des raisons qu’ils ont évoquées, je suis resté loyal derrière Choguel Kokalla Maïga, car j’estimais que le fond qui nous unissait n’était pas remis en cause. Donc, il n’était pas nécessaire de jeter le bébé avec l’eau du bain, et Choguel K. Maïga méritait mon soutien politique.

C’est ainsi que Choguel K. Maïga est entré dans une spirale, en agissant, à mon avis, contre les intérêts supérieurs de notre pays. L’homme est imbu de sa personne, et son ambition personnelle prime sur l’ambition collective du M5-RFP et de notre pays.

C’est dans sa gestion autocratique du M5-RFP que d’autres ont dénoncé avant moi qu’il a fait sortir un mémorandum illégal et illégitime, pour rejeter la faute sur les autres et se donner le bon rôle aux yeux de l’opinion publique. Je lui ai fait part de mes suggestions en lui disant d’assumer le passif et l’actif de la Transition devant l’histoire.

C’est alors que j’ai estimé que le M5-RFP avait touché le fond et que mon soutien à son égard devait s’arrêter là. Ma rupture avec lui est survenue à partir du mémorandum, ni plus ni moins. Le reste n’est que gesticulation et fuite en avant pour brouiller les pistes.

L’histoire m’acquittera, quoi qu’il arrive, parce que c’est Choguel K. Maïga qui est le seul responsable politique de ce qui est arrivé.

Tahirou Joseph Bah