Le Mali, à l’instar des autres pays de la Oummah islamique , vient de célébrer la fête El Kébir au titre de l’année 2024. À chaque pays, ses réalités. Cette année, au Mali, la plus grande fête traditionnelle des musulmans s’est déroulée dans un triple contexte. À savoir sous la crise énergétique, la crise sécuritaire généralisée et la crise financière et socio-économique conjoncturelle.

Dans l’ensemble, tous les pays de la Sous-région tout comme l’Arabie-Saoudite notamment ont célébré l’Aïd el-Kébir le dimanche 16 juin 2024 tant disque pour le Mali, y a observé avec une légère différence de 24 Heures d’ajournement.

À Bamako, comme cela est devenu de coutume depuis l’avènement du Gouvernement rectificatif du Régime de transition, le Chef de l’État a effectué sa prière dans les enceintes du palais de Koulouba en compagnie de plusieurs membres du Gouvernement, des Présidents des Institutions de la République et des Chefs des missions diplomatiques et consulaires accrédités au Mali.

Après avoir prôné son traditionnel sermon consacré, cette année, au sens de de la fête d’Aïd-el Kébir, l’Imam Abdrahamane Touré de la mosquée de Koulouba, a formulé des prières et bénédictions spéciales pour le retour de la paix et la quiétude sociale au Mali et à l’échelle planétaire.

De son côté, le Président de la Transition, le Colonel Assimi Goïta, a mis l’occasion à profit pour rendre un vibrant hommage aux Forces armées et de sécurité maliennes sur le front antiterroriste. Actualité oblige, le Président Goïta a salué la résilience du peuple malien face à la crise énergétique et sa résistance face à l’adversité à laquelle est confrontée la transition.

Au plan sociopolitique, il s’est félicité de la tenue récente du Dialogue inter-Maliens et a mis un accent particulier sur les dispositions à court et à moyen terme envisagées par son gouvernement pour résoudre les multiples crises qu’endurent ses compatriotes tant au plan énergétique que financier.

Au passage, il y a eu un petit détail en passe de rester anodin, certes, mais qui retiendrait pourtant l’attention de plus d’un observateur du monde religieux malien. C’est le fait que, cette année, contrairement aux vingt dernières années, le Mali fut le denier où l’un des rares pays à avoir célébré la fête de Tabaski. Car, dans presque tous les États de la Sous-région et en Arabie-Saoudite, c’est le dimanche 16 juin que la fête a été célébrée.

Au Mali, à la demande de la commission d’observation de la lune, la fête a été fixée, ce lundi 17 courant. Ce qui y est marquant aura été le fait que souvent le Mali célèbre ses fêtes musulmanes avant presque tous les autres pays limitrophes. «De manière parfois peu anticipée ou précipitée », plaisante un Prêcheur de la place pour qui l’on est souvent exposé à la risée des autres.

Dans le contexte économique , tabaski 2024 a été marquée par une crise financière aiguë . Ce qui se traduit par un climat d’inflation répercutant dans les foyers. Sur le marché vestimentaire et d’ovins, le phénomène de mévente s’est fait ressentir tant à Bamako qu’à l’intérieur du pays. Dans l’ensemble, le marché était bien alimenté. Mais, à cause des difficultés financières, les clients se plaignaient de la hausse vertigineuse des prix. Pourtant, le gouvernement a organisé, comme d’habitude, une vente promotionnelle de moutons à Bamako et dans les capitales régionales du pays. Pour maîtriser la flambée des prix, le Ministère de l’élevage a fixé les tarifs dans la fourchette de 60.000 à 140.000 francs CFA la tête du mouton. Plus de 31.000 têtes de moutons ont été livrés aux communes III, IV, V et VI de Bamako. Chez les couturiers et les boulangers, avec la risée d’électricité, les entreprises ont tourné en pertes. Selon, le Maître Tailleur Abdoulaye Kamissoko, pour satisfaire la clientèle à l’occasion, son atelier tournait avec 6000 francs de carburant par jour (soit 180.000 francs par mois contre une facture d’EDM habituelle de 18.000 francs par mois). C’est eu égard à toutes ces difficultés que le Président de la transition a salué la preuve d’endurance et de patience des Maliens dans sa déclaration après de ce lundi matin. Dans la même déclaration, le Chef de l’État promet une fin prochaine de la crise que traverse le pays.

Habibou Diallo