L’année dernière, entre le 27 et le 31 mars 2022, des centaines de personnes ont été retrouvées mortes, suite à des exécutions sommaires dans cette localité située dans le cercle de Djenné, dans le centre du pays. Ces faits remontent exactement à une année après, les résultats des enquêtes se font toujours attendre.
La localité de Moura, située dans une zone sous contrôle du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), avait été assiégée pendant plusieurs jours par l’armée malienne. En fin mars 2022, elle est tristement rentrée dans l’histoire du Mali. Dorénavant, ce village symbolise la terreur et le désarroi chez les personnes qui ont eu la vie sauve lors de l’assaut lancé contre elles. Au moment des faits, « plus de dizaines de morts avaient été déclarés dans la petite ville de Moura », par des sources dans les médias.
Peu de temps avant la bataille, les groupes armés avaient lancé un ultimatum pour contraindre les populations à quitter le village.
Suite à ces faits, la majeure partie des 10.000 habitants de Moura sont ainsi devenus des déplacés internes dans la ville de Mopti. Où en est l’enquête ? « Elle piétine et n’aurait pas beaucoup bougé », a précisé une source.
Selon, elle, cette enquête serait menée par les autorités de la transition qui estiment que les personnes abattues entre les 27 et 31 mars 2022, à Moura, étaient bien des terroristes.
Par contre, cette version a été réfutée par des organisations de défense des droits de l’homme comme Human Right Watch, ou la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH). Ces ONG maintiennent leur version sur un possible « massacre d’au moins 300 civils par l’armée malienne et des soldats étrangers qui auraient été identifiés comme étant des mercenaires russes ».
« Des allégations infondées », avait rétorqué l’armée malienne pour qui ‘’le respect des droits de l’Homme de même que du droit international humanitaire restait une priorité dans la conduite des opérations’’ dans un communiqué.
Crime de guerre ?
C’est ce qu’ont dénoncé des experts des Nations unies qui dans la foulée ont demandé une enquête indépendante immédiate sur les agissements de l’armée malienne et du prétendu groupe Wagner. En outre, ils ont affirmé avoir reçu des récits persistants et alarmants d’exécutions, d’actes de tortures, de viols et de violences sexuelles, de pillages, de détentions arbitraires et de disparitions forcées, notamment dans la région de Mopti, au centre du Mali.
À noter que ces faits interviennent à un moment où la mission des nations unis pour le Mali a documenté son rapport qui couvre la période du 1er octobre au 31 décembre 2022. Elle indique que ‘’174 personnes ont été tuées, 82 enlevées ou disparues et 91 blessées durant cette période’’. Une autre affaire à laquelle elle a souhaité l’ouverture d’une enquête pour situer les responsabilités.
Dans cette note, la MINUSMA a indiqué que les régions de Bandiagara, Gao et Ségou ont enregistré le plus grand nombre de violences. Elles sont suivies des régions de Ménaka, Mopti, San, Douentza et Tombouctou. Toutefois, Koulouba a balayé toute responsabilité dans cette accusation en demandant des preuves.
Ahmadou Sékou Kanta
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